dimanche 26 février 2012

Dc comics Anthologie, une Histoire des comics à dévorer...



Urban comics a le projet d'être le premier éditeur de comics en France à moyen terme. Pas facile quand le catalogue s'appelle DC Comics.Cet éditeur a toujours eu du mal à s'implanter en France, mal traduit et de façon décousue dans les 70's 80's, la reprise par Semic ne fut pas couronnée de succès.  Panini, dernier éditeur en date, ne le cachait pas, il suffit de voir le nombre de fois où les magazines kiosques ont été relancés pour essayer de sauver ce qui pouvait l'être, et encore faut-il savoir que cet éditeur a eu des souci avec Superman et Batman, des grosses pointures...Que se cache-t-il derrière la couverture de la Sainte-Trinité de DC par Alex Ross ?

Une anthologie censée nous familiariser avec le monde de DC, très complexe à cause du multivers et des crisis à répétition. L'album rassemble 19 récits tirés du l'age d'or (avant-guerre), de l'age d'argent ( 50's-60's) de l'age de bronze (70's-80's) et de l'époque moderne. L'objet est magnifique, plus qu'un recueil de comics, c'est une Histoire du comics, chaque récit est introduit par une page qui donne auteurs, date, contexte de publication...

Pour l'âge d'or, si les deux pages consacrées à Superman ne sont pas indispensables, j'ai lu avec plaisir le moment où Batman retrouve le meurtrier de ses parents et j'ai découvert avec surprise les origines de Wonder Woman que je n'aime pourtant pas du tout. Présentation de Luthor et du Joker dans un épisode assez kitsch mais réussi. Pour clore ce chapitre, une page sur le contexte des années 50 et sur la censure qui change la donne. 

Passons à l'âge d'argent, long récit consacré à Flash ou devrais-je dire aux Flash car ce récit nous permet de découvrir la rencontre en Jay Garrick ( Flash de l'âge d'or et de la Terre-2) et Barry Allen, (Flash de 1956 bossant sur la Terre-1). Le Multivers de Dc est ainsi évoqué pour la première fois.  Les origines de la JLA sont ensuite abordées, cet épisode étant sans doute celui qui m'a le moins intéressé, mais là encore je ne suis pas fan de la Ligue. Puis pour finir ce chapitre, la dernière figure tutélaire de Dc, Green Lantern, là aussi en Version Terre-1/ Terre-2 dans une aventure qui rappelle la création de l'ordre des gardiens.

L'âge de bronze, là on entre dans les choses intéressantes, c'est à ce moment que les comics se sont détachés des codes réac des sociétés de l'époque et qu'ils sont entrés progressivement dans l'âge adulte avec des super-héros plus torturés et plus humains, des histoires beaucoup moins manichéennes. On commence par un très bon Batman de Neal Adams avec Ra's Al Gul et sa fille, qui donnera naissance au fils de Batman dont nous avons fait la connaissance ces dernières années. Un extrait du 400e épisode de Superman, qui s'intéresse à son aspect mythique (j'ai pas aimé), et un Alan Moore très en forme sur Abin Sur ( donc Green Lantern) juste avant qu'il ne s'écrase sur terre. 

Vient ensuite l'époque moderne et les crises, une page nous les raconte sous forme de résumé, dommage, on aurait pu avoir un épisode emblématique ( à ce propos j'espère que  "Crisis on infinite earth" sera une de leur première réimpression). A la place une romance entre Superman et Wonder Woman, qui vont finalement pas conclure, mais sauver le monde et l'Olympe de Darkseid. J'ai compris avec cet épisode pourquoi je n'aimais pas Wonder Woman, c'est qu'elle aussi cruche qu'Hercule chez Marvel, et cette vision américaine de la mythologie grecque n'est pas compatible avec ma vision littéraire et européenne. Un épisode de la JLA de 1997 écrit par Grant Morrison, date à laquelle la JLA se reforme, avec un Superman nuque longue, voilà ce que j'en ai retenu...Je me rend compte à ce stade de la lecture que le début du livre a fait le choix des origines des personnages mais que depuis quelques histoires, les concepteurs ont fait le choix de mettre des grands noms : de Neal Adam à Morrison en passant par Moore. J’eus préféré des épisodes sur les faits marquants pour le DCverse et c'est ce qu'on m'avait vendu, enfin.... Le récit suivant cependant exauce mon vœux puisqu'il s'attarde sur les origines du Joker, mis en scène par Paul Dini et Alex Ross, cette fois-ci on a l'origine et les auteurs qui claquent, rien à redire c'est très bon. Puis pour finir du très anecdotique avec une rencontre Sinestro/Hal Jordan et une très courte et très inintéressante histoire à propos de Wonder Woman inspiratrice des femmes diplômées.

Dernier chapitre qui sert d'ouverture pour la fin de ce tome, il est intitulé "Forger le futur" et présente l'épisode 1 de la Justice League d'octobre 2011, épisode qui participe à la renaissance de DC, où toutes les séries voient leur compteur remis à zéro, j'aime pas bien le concept mais il parait que cela a fait un tabac aux USA. Une fin pour poser l'addiction, à suivre donc...

Au final même si j'ai émis quelques critiques quant aux choix des histoires c'est un très bon tome pour toute personne voulant découvrir l'univers Dc et connaitre un tant soit peu l'Histoire des comics, et c'est ce qui fait la force de ce livre. Montrer comment Dc peut finalement s'imposer seul comme usine à mythes modernes, faire une Histoire sans parler des concurrents redoutés et implantés, poser les fondations d'une hégémonie DC dans les librairies.  


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