dimanche 20 mai 2012

La Grande Guerre de Charlie, tome 2, direct dans la comicsothèque idéale


Il m'arrive encore de fréquenter les librairies et c'est tant mieux, car sinon je passerai à coté de ces petites merveilles qu'on ne trouve qu'au hasard de nos déambulations. J'ai donc acheté le Tome 1 de cette série britannique enfin traduite en français il y a quelques mois, mais je n'ai pas eu à l'époque le courage d'en faire un post, cette injustice sera donc réparée aujourd'hui.


C'est une série de Pat Mills et de Joe Colquhoun qui date maintenant puisqu'elle a paru Outre-Manche entre 79 et 88. Le graphisme m'a séduit d'emblée par son noir et blanc réaliste. Le scénario est centré autour de Charlie, un jeune gars qui a menti sur son age pour s'engager. Le ton de la série est très anti-militariste. Les officiers supérieurs sont souvent des ordures et la guerre est montrée dans son aspect le plus banal, point important sur lequel le préfacier du premier tome s'attarde. Cette série ne dit pas que la guerre est un enfer, mais juste que c'est le merdier. Il ajoute que souvent le coté "la guerre c'est l'enfer" justifie la guerre, on pourrait dire virilise la guerre et il donne en exemple les marines de Jarhead qui regardent Apocalypse Now pour s'endurcir. Ici rien de tel, la guerre c'est pourri, c'est long, c'est la mort et la bêtise. Vous allez me dire quelle différence avec Tardi, en dehors de la nationalité ( ici pas de poilus mais des tommies)? Chez Tardi, on passe souvent dans la morale et on a une vision stratégique de la guerre, tout est prétexte à faire en fait une gigantesque leçon sur la première guerre. Dans la Grande Guerre selon Charlie, on reste centré sur le groupe primaire, les copains, des lieux que l'on connait car les soldats y passent et y retournent. Et puis malgré le ton tragique et contre-culturel de ce comics, on est dans un récit de fiction, donc Charlie va d'aventure en aventure, c'est une série, une oeuvre de la culture populaire et non du 9e art .. Des préfaces de qualité agrémentent chaque tome: Neil Emery, Garth Ennis, mais je me rends compte que j'ai oublié de vous dire de quoi parlait ce volume:  la police militaire, l'injustice de la justice militaire, l'apparition des tanks et les premières Stosstruppen, pauvre Charlie. Vivement octobre pour le tome 3, car celui-ci se termine par un cliffhanger insoutenable.

Alors soutenez le travail du petit éditeur, Delirium, on espère le succès au Rendez-vous et qu'on aura droit à l'intégrale de la série publiée.

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