lundi 10 février 2014

LEGOLUTION ! LEGO Movie, critique d'un film Schizophrénique qui tombe à bric



L'avantage d'être aux States, c'est que j'ai pu voir LEGO Movie avant mes compatriotes, puisqu'il est sorti ici le 7 février  et ne sort outre-atlantique que le 19. J'ai donc la chance d'avoir une sorte d'avant-première, une petite exclusivité sur les autres blogeurs francophones qui me va bien car " putain d'public, je n'en veux qu'à ton fric"ou l'audience, mais ça revient au même.

Je n'attendais pas grand chose du film, je m'étais préparé au pire, je pensais à un Film en 3D dégueulasse comme on a l’habitude de voir dans l'animation en ce moment. Mais faut bien sortir les gosses, transmettre ma passion pour les Lego et une forme de culture Geek.  Les visuels des sets sortis alors ne m'inspirait pas plus, mais voilà, fallait que je me fasse une idée sur ce truc. 



On avait choisi pour cette première sortie en famille entière la séance de 17H45 au mall d'à côté de chez nous, mais en arrivant pas de pot, c'est Sold Out, bordel, je pensais pas qu'ïl y aurait un telle demande, on opte alors pour celle de 18:30, en 2D, car ma fille se moque de la 3e dimension et veut le voir " le plus vite possible" ( ouais je travaille au corps la culture Lego à grands coups de Winter Set) (30$).



Histoire de patienter, j'offre avec les quarter (25cts) qui se balladent dans ma poche une partie de Pacman à chacune de mes filles ( soit 75cents) Même aux US on retrogame, et c'est une question d'éthique que d'éduquer mes filles à jouer sur des vraies bornes d'arcade, sans émulation. Puis on passe une demi-heure à Zoner comme des Mallrats en attente de rien. 




Les portes s'ouvrent, on se la joue, pour la première fois de ma vie, Popcorn/Soda. Les sièges sont larges et spécialement conçus pour des gens bien fat, pour une fois j'ai l'impression de troquer mon XL pour du M.

Allez ça commence, faut fermer nos gueules, plus question de commenter les gigantesques seaux de pop corn arborés par nos voisins. 

Le générique est bon, ça fleure le Stop-Motion, mais le début est criard est dangereusement 3Desque. Une Ellipse de 8 ans et demi enchaîne, et l'animation passe du pire au meilleur. A partir de maintenant, il faut que je spoile, promis.


Niveau technique, C'est un film qui a digéré tous les Stop Motion Lego postés sur You Tube du plus basique au plus intelligent. On sens des hommages aux pro et aux amateurs avec un changement de grain de stop motion, allant du très simple au très complexe, avec des approches caméra dynamique ou statique, permettant aussi de montrer à tous les âges et tous les talents comment ils ont contribué à l’émergence de ce produit. Intelligemment, les scènes 3D ne tuent pas le film et on s'amuse bien en voyant tout les incendies effectués sur le mode flamme/pas flamme. Franchement j'aime. C'est un regard gratifiant pour tous les anonymes qui ont bossé des années dans ce sens.  Ça revisite le Stop Motion mais c'est aussi un beau film d'animation qui mérite d'être utilisé pour expliquer aux gosses le processus de fabrication de l'image.



Ce film est hyper référencé et s'autoréférence . Il y a un coté où est Charlie qui ravira les fans, avec les pièces numérotées  et les personnages qu'on scrute, ( hein que tu l'as papa ce Batman, Hein Ppapa c'est le Panda que tu m'as commandé). La bonne trouvaille pour les vieux cons comme moi , c'est le personnage du spationaute bleu buste fatigué et au casque fendu. Le truc qu'on a souvent connu dans les années 80, quelque part une des seules faiblesse de la marque mais qu'on pardonne via la nostalgie qui en émerge.  Ce faire valoir contribuera au dénouement de l'intrigue pour mieux rappeler l'importance des gamins d'y 30 ans qui ont contribué à son succès, on surfe sur le Peter Panisme. L'innocence de la marque est au coeur de chacun des Afol et ne demande qu'à remonter à la surface. Un hommage marqué donc au thème Classic Space, avec un beau vaisseau bris/blanc/bleu qu'on trouve à la fin du film après de nombreux essais infructueux. La perte de la puissance créatrice n'est que passagère mais c'est elle qui fait réellement  l'intérêt du LEGO.


On notera la présence du thème Fabuland, souvent oublié du fait de ses personnages peu compatibles avec le reste de la gamme,  grâce à  des inserts catalogue et un buste classique frappé du nom de ce thème achevant de le rendre culte. L'arrivée des Duplo sur la fin Comme Monstres de Série B achève le film dans l’auto référencement

Pour un schéma narratif original on repassera, c'est un classique : individu lambda ( un ouvrier c'est fou ça) permet seul de sauver les univers, mais au fond c'est un remake de Star Wars:  Un jeune Luke Skywalker padawan, un maître jedï magicien à la Obiwan qui meurt et revient ( ça c'est la Force) en forme d'hommage aux film de série B de la hammer avec des gros bouts de ficelles( oui oui faut voir ca).Enfin un père passé du coté obscur mais qui redeviendra un bon jedï grâce à l'utilisation du coté lumineux de la force ( le dialogue)


D'une manière générale, il y a beaucoup de clins d’œil à l'univers du ciné ( Toy Story, un superbe plan blague sur Star Wars), il faudra décoder, ça occupera les cinéphiles avertis. Batman est particulièrement réussi, son ironie dark hyper renforcée le transformant en personnage comique. Les Acolytes de DC Comics sont là pour nous faire rire, mais pas de Marvel, je vous ai pas dit c'est la Warner le producteur. Ca pue la bataille de fond avec Disney

LEGO de TOUS les pays Unissez-vous et Tuez ce petit-bourgeois qui est en vous!

Mais ce film est complètement Schizophrénique. La critique de la norme installée au début du film est presque complète. Tout est "awsome" ( En VO dans le texte) mais square. Pour mieux mettre en abîme,  on construit suivant les instructions, on déborde pas. Les méchants sont tentés par la collection, voire même la colle pour ne rien perdre ( putain d'hérésie!). On affiche les minifigs dans des cases pour mieux les matrixés, mais le climax permettra de réaffirmer une ultime fois le génie sophistiqué de la marque, grâce à la puissance de la liberté et de l'innovation ( bordel en fait c'est pas des ouvriers communistes!). 


C'est bien beau tout ça mais quand tu sors, tu vas avec tes gosses au Toys R US/ sur Amazon/ ou dans un Lego store pour leur filer du fric, pour mettre tes sets dans le basement que je n'ai pas, donc là ca plop grave la Legolution. Fini la Critique Big Brotherienne de la Vie où le travail est génial, sous la houlette des grandes compagnies qui dirigent le monde ( c'est vrai que Lego c'est des Philanthropes, pour dire j'ai même un pote punk qui en collectionne- fin du message informatif à caractère personnel)  et puis c'est pas moi qui vend des box pour collectionner les figs, des exclus et des Hard to find, c'est bien eux! Alors arrêtons le foutage de gueule 2 secondes, mes sets collector, c'est ma seule richesse, pas question que je les file à mes mioches pour qu'ils se déshéritent tout seuls!

Car oui les AFOL en prennent pour leur grade, c'est un énorme coup de com de la marque qui rappelle les fondamentaux d'un univers imaginaire à partager entre génération, mais pour moi ça reste de la comm, c'est pas en sortant des Mr Gold qu'on s'adresse aux enfants, c'est pas en encourageant par sa politique d'édition limitée à outrance qu'on lutte contre la spéculation et le blister pas ouvert.

Un film à mettre à l'index pour tout collectionneur averti, ça va donner aux mômes des sales idées, mais en famille on passe un très bon moment : pas de l'art mais c'est un très bon produit.

2 commentaires:

  1. Critique constructive (pour des Lego, c'est normal, oh oh) J'aipassé un bon moment à la lire même si j'ai je me suis un peu perdu en route à quelques reprises. Je me suis par moment identifié. Et puis j'aime bien le récit de tous ces petits détails (la borne d'arcade, le pop-corn...)

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