samedi 14 juin 2014

Hors Série: Punk the capital, pour un KS de plus


Les chiottes du Black Cat, Washington DC, juin 2014
Depuis que je suis bien pote avec un collègue popeux, aux lunettes carrées, comme moi, je me suis mis à lire les Inrocks. C'est pas si mal, j'ai longtemps craché par principe sur ce mag, mais au fond, je fais bien partie de leur public. La semaine dernière, je suis donc tombé sur un article qui présentait une campagne Kickstarter. Ouais comme les figs, fidèles lecteurs, pour financer un projet de documentaire sur la scène Punk/HC de DC. Minor Threat, Fugazi, le Label Dischord, ça vous dit rien? Mais vous sortez d'où sans déconner!



La page parlait d'un DVD et d'une soirée au Black Cat, une des salles de Rock alternatif de DC pour assister aux premiers extraits du docu. Sympa comme plan, je motive donc les troupes et nous voilà 3 frenchy au milieu des punks de DC. De vrais bobos qu'on était, je croyais qu'on allait avoir l'air con avec nos lunettes et nos petits airs bien proprets mais...



Alors je m'attendais à tout, mais pas à cela, je veux dire le public...Complètement dingue, des vieux, c'est normal vous me direz avec le temps, cette scène est maintenant obsolète depuis longtemps, mais surtout je ne vois aucune différence avec mes sorties au centre commercial. Gros et chauves (@special dédicace RL), en short ou en Chemise Hawaïenne/confortable pour gros qui se respectent. On se rend bien compte à ce moment que cette scène est un scène de suburban.

Quand le film commence, on en voit encore d'autres, les principaux acteurs du mouvement, qui se sont laissés pousser la barbe à la Robert Hue, qui sont installés dans des intérieurs sans goût de banlieusard moyen, seule la bibliothèque sauve le plan , mais la façon dont tout est bien, trié, rangé, par collection me laisse à penser que je n'ai pas tant à me reprocher quand j'hésite avec tout mon fric à me revendiquer de cette mouvance que j'estime.  Bon faut pas oublier que ce mouvement est connu pour son côté Straight edge, pas d'alcool, de drogue et limite le sexe, donc qu'ils avaient de grande chance une fois la scène disloquée et la vie avançant de se retrouver dans cette situation merdique. Enfin ça fait peine à voir , mais ils sont intéressants les bougres quand ils parlent de l'époque. 



Les extraits auxquels nous avons eu droit ont été au nombre de 3. Un premier bien monté et bien avancé, qui revient sur le Madams Organ, lieu mythique de la ville. Aujourd'hui  tranquille bar de Jazz/Rock, malgré une salle Hip-Hop au 3e. J'ai pas de traces de ce premier extrait, mais c'est ce qu'on voit dans le teaser. On alterne entre image d'archive et interviews. Ça passe bien. Fin du fichier et séance de question aux réal, avec quelques yeah et Punk Rock lancé par les vieux de la vieille qui n'en finissent pas de suer dans cette chaleur. 




La deuxième partie montre que le film est encore vraiment à l'état de projet malgré l'abondance de rush dont ils disposent. On a donc droit à un images d'archives, à peine montées, avec le son d'époque. J'aurais filmé une de mes soirées d'étudiants traînant mes guêtres dans l'underground dijonnais que cela aurait donné lieu au même genre d'objet filmique. Du boulot, mais une fraîcheur et de l'inédit avec des images de Washington qui nous rappelle une Amérique des années 70 /80 pas encore complètement aseptisée la Révolution Conservatrice Reaganienne.

Dernières bobines, Ultime fichier, des rushs là encore peu montés d'une tournée des Bad Brains, un des seuls groupes Noirs de la scène, alors qu'ils allaient jouer à NYC.



Grâce à 200$,  qu'on leur a donné, les gamins qui les accompagnaient alors et qui sont à l’origine du film aujourd'hui ont pu prendre des plein d'images, là encore avec un NYC tout droit sorti du nouvel Hollywood, un truc crad et dangereux à mille lieues de la Grosse Pomme touristique d'aujourd'hui.  Moi j'ai toujours eu un faible pour les Bad Brains et notamment pour The Big Takeover, mais revoir aujourd'hui le leader en  survet Adidas blanc et bonnet rasta, en vieux  Snoop ça fait bizarre quand même.



Bonne soirée, je suis pas mécontent d'avoir lâché 10$ pour voir ça et 20 de plus grâce à mes 2 collègues. Le temps de se boire une dernière bière au bar, une photo du Juke Box où on peut se mettre un Minor Threat, une dernière clope pour se dire tout ce que je viens de vous résumer.



C'est à mon tour de rentrer dans ma banlieue et de réintégrer le moule initiale de la culture Us de la 2e moitié du XXE siècle.

La dernière bonne nouvelle, c'est que le Kickstarter se finit aujourd'hui et que c'est déjà financé, m'enfin si vous voulez votre DVD en primeur n'hésitez pas, c'est par là que ça se passe.Allez bande de bourges, lâchez un peu vos thunes, c'est pour la bonne cause, et puis c'est pas comme si vous aviez vraiment besoin de ces figs!

1 commentaire:

  1. Waouh, ça faire bizarre de lire ça.
    J'me retrouve un peu dans le portrait: j'ai la bedaine (un peu), la baraque, la caisse et les traites a payer en fin de mois et c'est clair que ça me renvoi une image très éloigné de celle de mes 20 ans ou je parcourais l'Europe pour aller voir un obscure groupe Straight Edge se produire dans un bled paume de Tchekie ou d'Asturie. J'ai jamais eu les moyens de visiter DC malheureusement.
    Ou heureusement parcequ'au moins pour l'aspect blindé de thunes et suburbain, je me suis épargné cette decheance.
    M'enfin punk ca reste avant tout un etat d'esprit et le DIY continue de diriger ma vie. Je continuerais a enseigner l'esprit critique dans mes cours et la modération en tout, sauf dans la musique :D !!

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